- fourrier
- Fourrier, m. acut. Est celuy qui marque de craye blanche les logis où chascun de ceux qui suyvent la court, ou un grand Seigneur, ou armée doibvent loger dans ville, bourg, ou village. Et parce qu'il y en a plusieurs, chascun marque au quartier qui luy est donné par le Mareschal des logis, escrivant à la porte du logis le nom et la qualité de celuy qui y doibt loger, avec son paraphe. Ils sont appelez Metatores, au 12. livr. du Code. Vegece au 2. livr. chap. 7. appelle les Fourriers de campagne et de ville d'un commun nom Mensores. Et aux Mareschaux ou Fourriers de camp, du nom particulier et propre de Metatores. Lequel l'Empereur audit livr. 12. communique aussi aux Fourriers de court. Alciat estime que le nom de Fourrier procede de ce qu'ils marquent aux portes des logis, qui sont en Latin appelées Fores, comme si l'on disoit Forerij, ce qui n'est ny à rebuter, ny à recevoir. C'est chose cognuë que les Fourriers sont inferieurs à ceux qu'on dit Mareschaux des logis, comme les Poursuyvants aux Herauts, et que les Marqueurs des logis aux trains et suytes des seigneurs, qui ont droit et faculté de loger leur train par Fourrier, ne se peuvent tiltrer ne faire appeler Mareschaux des logis, ains simplement Fourriers de tel Seigneur, ou de telle Dame. Paradventure Fourrier vient de Fourrer, qui signifie loger et mettre quelque chose en un lieu. Dont aussi est venu le nom de Fourreau. Et l'on dit, Il s'est fourré en une maison, c. Il s'est reduit, et en cette sorte Fourrier signifieroit autant que Logeur et Placeur, qui assigne logis et place à chascun où il se doibt reduire, loger et retirer, voyez Mareschaux des logis en Mareschal.Fourriers du camp, qui ordonnent les quartiers, Mensores.
Thresor de la langue françoyse. Jean Nicot.